Le courtage en assurance, bien qu'historiquement résilient, a traversé une année 2023 marquée par des bouleversements. Tandis que certains segments ont accusé le coup, d'autres, plus adaptés aux défis réglementaires et économiques, ont su tirer leur épingle du jeu. Ce bilan met en lumière les évolutions notables du secteur, tout en explorant des perspectives prometteuses pour 2024.
Selon le rapport annuel de l’Orias, le nombre d’intermédiaires en assurance, banque et finance a chuté de 2,6 % en 2023, atteignant 69 277 immatriculations contre 71 163 en 2022. Cette baisse traduit un environnement réglementaire et économique plus complexe, plus évolutif, qui a impacté de plein fouet les secteurs liés aux opérations bancaires.
L’année 2023 a été marquée par un contexte économique tendu, influençant directement le secteur du courtage en assurance et en finance. Inflation persistante, hausse des taux d’intérêt et pression sur le pouvoir d’achat ont eu des répercussions notables sur la demande de produits d’assurance et sur l’activité des courtiers, en particulier dans le domaine bancaire.
Face à la baisse du pouvoir d’achat, les particuliers et les entreprises sont devenus plus prudents dans leurs dépenses. Ce comportement se reflète dans le secteur des assurances, où plusieurs tendances ont émergé :
Le durcissement des politiques monétaires, avec une hausse significative des taux d’intérêt, a entraîné un ralentissement notable de l’octroi de crédits, tant aux particuliers qu’aux entreprises. Pour les courtiers en opérations de banque et services de paiement (IOBSP), ce contexte s’est traduit par une contraction de leur activité :
Dans un contexte où l’incertitude économique persiste, les courtiers doivent donc jongler entre l’adaptation à une demande plus volatile et la nécessité d’explorer de nouveaux marchés pour compenser la baisse de certaines activités. Ce repositionnement stratégique pourrait se poursuivre en 2024, les acteurs les plus agiles et les mieux équipés technologiquement étant ceux qui tireront leur épingle du jeu.
Malgré un recul global du nombre d'immatriculations, on note que le courtage en assurance a fait preuve d’une certaine résilience. Avec 26 722 courtiers immatriculés en 2023, une légère diminution de 0,6 % a été enregistrée par rapport à l’année précédente.
Note :
-> Les agents généraux d’assurance affichent également une stabilité, avec une hausse marginale de 0,2 %, atteignant 11 847 inscrits.
-> Les mandataires d’intermédiaires d’assurance (MIA) ont, en revanche, affiché un recul de plus de 4 % du nombre d'immatriculations. Ces disparités mettent en évidence une différenciation structurelle entre les acteurs du marché.
La réforme du courtage a durci les conditions d’exercice, imposant notamment l’adhésion obligatoire à une association professionnelle agréée par l’ACPR. Si cette exigence a conduit certains acteurs à se retirer du marché, elle a également encouragé une professionnalisation accrue du secteur.
Les courtiers en assurance ont su s’adapter pour répondre aux prérogatives de la réforme, grâce à plusieurs leviers :
Ces ajustements ont permis au courtage en assurance de rester compétitif malgré un contexte défavorable.
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Pour 2024, le nombre exact d'immatriculations n'est pas encore disponible, mais on peut noter que le taux de renouvellement global des inscriptions pour 2024 s'est établi à 92,25% (en dessous des 95% moyens habituels). Cela suggère que le nombre d'intermédiaires en assurance pourrait encore légèrement diminuer en 2024, mais la donnée précise ne sera connue qu'une fois que l'Orias aura publié son rapport annuel.
Avec plus de 11 300 courtiers actifs en France, répartis entre 4 671 sociétés employant près de 46 000 salariés, le secteur continue de se structurer. Des initiatives visant à promouvoir la profession et à attirer de nouveaux talents, telles que des campagnes métiers et des partenariats avec des CFA, viennent soutenir cette dynamique.
Malgré des indicateurs positifs, le taux de renouvellement des immatriculations laisse présager une possible baisse du nombre d’intermédiaires en 2024. L’enjeu sera donc de maintenir l’attractivité du métier tout en relevant les défis posés par la digitalisation et les exigences réglementaires.
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Le bilan 2023 du secteur du courtage en assurance témoigne d’une résilience remarquable face à un environnement contraignant. Si certains segments ont été fragilisés, d’autres ont su s’adapter et tirer parti des opportunités offertes par la réforme du courtage.
En 2024, la profession semble bien positionnée pour maintenir sa dynamique positive grâce à une structuration renforcée, une montée en compétence, et une capacité d’innovation technologique. Toutefois, l’attractivité du secteur et la capacité à relever les nouveaux défis resteront déterminants pour garantir sa pérennité.
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Photo de Sean Pollock ; micheile henderson ; Towfiqu barbhuiya